Voilà un mois que la lettre était partie. Son père l'avait-il reçue? Allait-il accepter son retour parmi les siens? Il y avait des années qu'il avait quitté la demeure familiale, sans aucune nouvelles échangées. On avait du le croire mort.
Mais il avait voulu faire honneur à son père, lui prouver que sa décision, bien que difficile, avait été la bonne. A Florence, il avait servi en tant qu'écuyer, avait appris le maniement des armes, à cheval comme à pied, l'entretien des armures, des armes, des montures. Puis il avait servi une famille de haute noblesse, un Duc. Elevé comme l'un de ses fils, il avait eu droit à une éducation poussée. Apprentissage aussi bien intellectuel que guerrier ou politique, ou bien encore la diplomatie. Tout y était passé pour faire de lui un homme digne de son père.
S'en était terminé du gamin chétif, François était à présent un jeune homme en pleine forme, de haute taille et à la carrure digne d'un guerrier. Il s'était arrêté à une auberge peu avant son arrivée à destination, pour se laver et se vêtir de façon plus noble que sa simple tenue de voyage.
Il portait à présent des vêtements fabriqués pour lui à Florence, dans les plus belles étoffes, frappées du blason de sa famille, cadeau du Duc. Il arriva enfin au château et pénétra dans la cour d'entrée. Une célébration semblait sur le point de se tenir. Il n'eut pas le temps d'y penser, voyant un homme anxieux, faire les cent pas. Même après tout ce temps, il le reconnut sans hésiter, il s'agissait de son père.
François descendit de sa monture et fit les quelques mètres restants à pied, gardant son calme et son port altier. Ses yeux d'un vert profond ne lâchaient pas son père. Il arriva face à lui et mit un genou en terre.
Père, c'est moi, François. Me voilà de retour de Florence où j'ai, selon vos désirs, appris à être digne de vous.